Lyon : les multiples facettes de l’ancien

Avec son riche patrimoine architectural, Lyon présente une multitude de constructions qualifiées d’anciennes. Des habitations au sein des ruelles médiévales, aux bâtiments fonctionnels d’après-guerre en passant par les nobles produits haussmanniens, l’ancien à Lyon est pluriel. Ses prix aussi !

Avec ses 635 ha et ses 89.000 habitants, le 3e arrondissement affiche un choix d’habitat diversifiés. Dynamique, il abrite la tour Oxygène, haute de 117 mètres, située à proximité de la gare TGV et de la tour Part-Dieu. Attendue pour la fin de l’année, la tour de bureaux Incity dressée au cœur du quartier central des affaires, à l’angle de la rue Garibaldi et du cours Lafayette sera la première tour HQE (Haute Qualité Environnementale) d’un centre-ville de France. « Ce secteur opère une véritable métamorphose et le marché immobilier y devient de plus en plus optimiste » constate Pascal Sauzay, directeur du Pôle transaction au sein de la régie Pedrini, créée en 1945. « La morosité semble enrayée et le regain d’intérêt pour le 3e est net, notamment de la part des investisseurs en quête de T2 idéalement dans le secteur Préfecture où les appartements anciens de 40 à 50 m2 se négocient aujourd’hui, selon leur état et situation, entre 150.000 et 190.000 €. Dans le 6e - autre secteur de prédilection de l’agence - les produits identiques seront plutôt présentés entre 200.000 et 250.000 € du fait de l’excellente réputation de cet arrondissement et de sa proximité avec le parc de la Tête d’Or. Outre les produits pour investisseurs, le marché de l’ancien s’articule essentiellement autour de l’habitation principale pour une clientèle d’actifs locaux et de retraités ayant vendu une maison en périphérie. Dans le 3e, ils apprécient l’avenue de Saxe, le cours Lafayette et la rue de Bonnel où les beaux immeubles de caractère abritent de nobles appartements haussmanniens dotés de leurs éléments anciens préservés (parquet, cheminée, moulures…) et de grandes hauteurs sous plafond. « Les appartements à rénover sont présentés autour de 4000 €/m2. Les autres peuvent atteindre 5200 à 5500 € surtout s’ils sont au sein d’un immeuble doté d’une cour arborée. Toutefois les acquéreurs font face à une offre restreinte pour cette typologie de biens. Les immeubles aux façades lisses, construits dans les années 1960 et 1970 moins plébiscités, abritent quant à eux des appartements affichés entre 3000 et 3300 €/m2 ».

Cet avis est partagé par Véronique Deydier de l’agence Billon France Immobilier, spécialiste de l’ensemble du marché lyonnais et périphérique. « Les secteurs les plus prisés pour les appartements anciens demeurent en effet les 3e et 6e arrondissements ainsi que la presqu’île. Le plateau de la Croix Rousse, moins huppé et plus abordable est également une adresse convoitée. Dans l’ensemble, l’offre actuelle est étroite, ce qui stabilise les prix » précise l’experte. Le 2e arrondissement, situé à l’extrémité sud de la presqu’île est un des quartiers commerçants de la ville accueillant de luxueuses enseignes. Articulé autour de la rue de la République, il abrite la place Bellecour ainsi que la gare de Perrache, deuxième plus grande gare de Lyon. Egalement huppé, cet arrondissement affiche des prix élevés pour ces plus beaux appartements. En moyenne, il faut compter entre 220.000 et 250.000 € pour s’y offrir un T2. A titre d’exemple, la spécialiste cite un beau T3 ancien de 95 m2 à rénover. Situé dans le secteur Cordeliers/Jacobins, il est affiché à 450.000 €.

L’ancien à Lyon se porte bien et demeure extrêmement prisé dès qu’il s’agit de produits de charme ou de caractère. En revanche, les marchés périphériques tels que Villeurbanne et Tassin-la-Demi-Lune subissent de plein fouet une concurrence du neuf et voient leur barème tendre à la baisse, surtout pour les constructions des années 1950 à 1980, boudées par

les acquéreurs.