Saint-Jean et Sainte-Croix, en pleine mutation
Yann Cohignac - 02 décembre 2013
Quartiers méridionaux de Bordeaux autrefois isolés, Saint-Jean et Sainte-Croix se sont offerts une nouvelle vie depuis l’arrivée du tramway en 2004. aujourd’hui, ils bénéficient d’un attrait certain, d’autant que l’immobilier y reste très abordable.
Deux quartiers bordelais vivent depuis quelques années une véritable mutation : Saint-Jean, à la frontière avec Bègles, et son voisin Sainte-Croix. L’ouverture de la ligne C du tramway, il y a neuf ans, a considérablement réduit les distances avec le centre-ville, modifiant peu à peu l’intérêt porté au secteur.
A Saint-Jean, les abords de la gare éponyme ont été réaménagés, ainsi que plusieurs rues. Certains immeubles disgracieux ont également été remplacés par un habitat plus élégant. Les constructions anciennes, et notamment les échoppes (maisons sans étage typiques du sud-ouest de la France), y côtoient les logements modernes.
Le quartier de Sainte-Croix, l’un des plus anciens de la capitale girondine, a lui aussi été rénové, favorisant l’installation de nombreux commerces. Longeant les quais, il abrite l’Abbatiale Sainte-Croix, le Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine et les beaux-arts.
« Il s’agit d’un quartier dont la cote progresse », explique Catherine Etchart, négociatrice pour Micaelo Immo et spécialiste du secteur. « Il est vivant et agréable. On a envie d’y flâner. Sa clientèle a donc beaucoup changé, s’intéressant aujourd’hui particulièrement à la vieille pierre. » Les tarifs immobiliers demeurent toutefois inférieurs à ceux pratiqués dans le centre… pourtant si proche grâce au tramway : « Sur Bordeaux, le mètre carré se négocie entre 3300 et 3500 €, alors que celui d’un appartement ou d’une maison sur Sainte-Croix est commercialisé entre 2800 et 3300 € ». Sur Saint-Jean, c’est encore moins cher : entre 2700 et 3100 €/m2 pour le segment collectif et entre 2500 et 2900 €/m2 pour l’individuel. Des prix qui attirent essentiellement « des jeunes de moins de 35 ans recherchant cette proximité du centre-ville ».
Laurent Laroche, négociateur pour le Cabinet Bedin Immobilier Bordeaux Nansouty, confirme cette demande. Ainsi que l’attractivité des tarifs. Pour exemple, il propose actuellement un appartement de 50 m2 dans une résidence des années 1970 située face à la gare Saint-Jean à 120.000 €. Autres illustrations sur Sainte-Croix : un T3 de 70 m2 au dernier étage en vente à 180.000 €, et un studio de 30 m2 vendu récemment 80.000 €. Le professionnel décrit un marché dominé par les biens de petite et moyenne surface « avec peu de neuf et de haut de gamme disponibles ». Selon lui, l’avenir des deux quartiers est assuré : « Une LGV prévue pour 2017 va permettre de rallier Paris en seulement deux heures contre trois aujourd’hui, ce qui renforcera encore l’attrait du secteur. La mutation n’est pas terminée ».