Sarzeau, entre golfe et océan

Située à 22 km de Vannes dans le Morbihan, la commune de la presqu’île de Rhuys héberge près de 7700 personnes. Elle profite de 65 km de côtes et compte plusieurs îles, belle alternance de plages de sable fin et de criques sauvages.

Construit entre le marais et la forêt, le château de Suscinio, l’une des résidences préférées des ducs de Bretagne sous l’ère médiévale, est le principal monument historique de Sarzeau. La localité développe 6000 ha, s’ouvrant à la fois sur le golfe du Morbihan et l’océan Atlantique.

« La station balnéaire vit à l’année, recèle tous les services et commerces de première nécessité, un pôle santé et des établissements scolaires jusqu’au collège », précise Jean-Hervé Rondot d’Ofic Immobilier. 85 % de l’activité relèvent encore de la résidence secondaire. Eu égard à la conjoncture, les budgets se resserrent autour de 250.000 €. Les actifs en fin de carrière concilient dans l’achat le placement et le plaisir. Le segment correspondant - autrement dit la maison de deux ou trois chambres de 60-70 m2, de préférence à moins de 1 km des plages et des commerces - souffre d’une réelle pénurie. Les acquéreurs originaires du Grand Ouest entretiennent un lien affectif avec la région, quand les traditionnels Parisiens se montrent plus timides. La résidence principale se partage entre les autochtones à la retraite, en quête d’une adresse centrale et fonctionnelle - plutôt un appartement de deux ou trois chambres entre 250.000 et 300.000 € - et les seniors d’autres départements, qui grâce à la cession de leur logement dans une grande ville française s’offre une maison de 350.000 à 400.000 €, la somme exigée contre 100 m2 habitables sur une parcelle de 400-500 m2.

« Sarzeau possède des arguments de poids, à commencer par un littoral parmi les plus importants du pays, une double ouverture golfe et océan et un climat tempéré. Sans oublier un riche calendrier estival et des paysages insulaires de toute beauté. Libre à chacun d’opter pour une plage de sable exposée au sud agrémentée d’une base nautique ou pour la configuration plus intime de la crique », note Romain Vaquette d’Avis Immobilier. L’enveloppe moyenne avoisine, en effet, 250.000 €, contre 300-350.000 € en 2007. Difficile pourtant de conclure à une perte sèche de pouvoir d’achat, les tarifs immobiliers ayant depuis été revus à la baisse, à l’instar des taux d’intérêt. Les acheteurs habitent Rennes, Nantes, Angers, Le Mans ou Laval, autant de villes valorisées au cours de la dernière décennie. Si beaucoup ont la possibilité de payer comptant, ils préfèrent, au regard du coût de l’emprunt, laisser leurs économies placées et recourir au crédit. Les appartements 1970 et 1980 sans réel confort sont en perte de vitesse. Seuls partent les copropriétés de qualité. De même, la demande porte davantage sur la maison proche du bourg, du golfe ou de l’océan. Dès que l’on dépasse 2 km au-delà de ces pôles d’attractivité, les surfaces augmentent à budget équivalent.

« L’achat en principal aurait tendance à gagner du terrain, un créneau alimenté par des retraités hexagonaux à la recherche d’une généreuse maison pourvue d’un extérieur, généralement sous la barre des 400.000 €. » A titre d’exemple, Noyale Boulio d’Antoine Bonnet Immobilier cite une bâtisse de 140 m2 sur une parcelle de 700 m2 au Bois d’Anic, vendue à 448.000 €, et une construction de 100 m2 sur 1200 m2 dans le bourg, négociée 350.000 €. Le clé en main constitue pour cette clientèle étrangère au département un critère déterminant. Comme le microclimat d’ailleurs. Souvent, le choix de l’océan, du golfe ou du bourg est arrêté en amont. Le premier est synonyme de proximité des plages et de niveau d’eau constant, le deuxième, de criques, de marées et de sentiers pédestres, et le troisième, de praticité.