Thonon-les-Bains et Evian-les Bains

Situées toutes deux sur les bords du lac Léman, elles accueillent une importante clientèle de frontaliers qui franchissent chaque matin la frontière suisse pour aller travailler à Genève ou Lausanne. Et depuis quelques années aussi, des étrangers qui investissent dans des résidences secondaires.

On connaît Evian pour son eau. Analysée dès 1807, elle démontre des qualités que le temps n’a pas démenties. En 1826, François Fauconnet, banquier genevois, rachète la source et les terrains. La même année, il fait bâtir le premier établissement thermal, disparu depuis. Evian devient Evian-les-Bains en 1864 et, à cette époque, un tiers de ses visiteurs sont des curistes. Peu à peu, la ville voit une société se recréer sur les bords de son lac. Que reste-t-il de cette Belle Epoque ? La maison du père des frères Lumière, qui est l’actuelle mairie, les installations thermales, des villas, de grands hôtels et le funiculaire. Plus récemment, Evian a vu la signature des accords historiques d’Evian, en 1962, et elle a accueilli le sommet du G8 en juin 2003. Avec ses 7900 habitants, c’est un grand village qui comprend un centre historique surplombé par une colline et qui vit intensément de Pâques à octobre. Le cœur de ville, très demandé, abrite des immeubles où les appartements voient leur mètre osciller entre 2500 et 3000 € dans l’ancien et jusqu’à 4500 € minimum pour un produit neuf. Sur les hauteurs, fréquentées par une population plus jeune, les immeubles voisinent avec les maisons. Ici, le prix du mètre fluctue et part de 3500 € pour monter jusqu’à 6000 €. Tout va dépendre de l’état de l’appartement, de son emplacement, de sa vue. Les investisseurs sont très présents sur les petites surfaces, les T2, T3 et T4 faisant le bonheur des Parisiens et des Lyonnais qui optent pour Evian comme destination de vacances. Les représentants des Emirats Arabes plébiscitent la ville et sont nombreux à y posséder une résidence secondaire. Les actifs, dont une part importante de frontaliers, achètent, moyennant 350.000 € (prix de départ), des maisons de 3 chambres minimum avec jardinet. Avec des volumes plus importants, une belle vue sur le lac et une piscine, une villa, pour peu qu’elle prenne place dans un secteur résidentiel recherché, atteindra les 650.000 €. « Les prix peuvent sembler surévalués et ils le sont parfois. Mais Evian, c’est un nom et un cadre de vie », explique Valérie Leguay de Feel Immo.

A 9 kilomètres de là, se trouve Thonon-les-Bains, 31200 habitants. Il faudra attendre 1880 pour que l’entité accole « les-Bains » à son nom d’origine. Dans les années 60, la ville a vu son centre historique profondément modifié, certaines maisons totalement insalubres étant tout simplement détruites. Rebaptisée La Rénovation, le cœur de ville de Thonon séduit aujourd’hui nombre de retraités qui profitent des commerces de proximité et des 3 parkings sous-terrain communiquant entre eux. Dans l’ancien, il faut prévoir environ 2500 €/m2 et 3500 €/m2 pour du neuf. Si le bien bénéficie d’une vue sur le lac, il n’est pas rare de voir son mètre atteindre les 4000 €. L’ouest de Thonon et le quartier de Concise demeurent des adresses très recherchées. Les maisons arborent des architectures diverses et variées, le toit terrasse surfant depuis quelques temps sur la vague du succès. Le charme de Concise tient à son âme de petit hameau, avec des habitations vieilles de 300 ans. Si la demande dans le neuf reste forte, l’ancien séduit les amoureux d’authenticité qui sont prêts à débourser 2500 €/m2 minimum pour devenir propriétaire. Surplombant Thonon-les-Bains, Crête regorge de villas des années 50 et offre à ses habitants une atmosphère sereine. Une maison qui vaudra 400.000 € à Concise coûtera ici 350.000 €. Des biens qu’acquièrent des familles, à moins qu’elles ne se tournent vers les appartements dont le mètre vaut entre 3000 et 3500 €. Au nord de la cité, Rives et son petit port voient chaque jour une dizaine de pêcheurs professionnels partir à l’assaut du lac Léman. Typique et charmant, le cœur du village propose quelques appartements joliment rénovés dans des maisons d’époque. Port Ripaille et sa marina contribuent à la notoriété de Thonon. « Cette marina a été construite au cœur d’un magnifique domaine forestier qui s’étend sur 33 hectares, dont 10 de plan d’eau, et qui appartenait au domaine du Château Ripaille », précisent Alain Kaing et Jean-Luc Costa de ALK Immo. Privé également, le Domaine de Coudrée, avec son château transformé en hôtel de luxe, sert d’écrin à des résidences aux belles prestations dans un cadre verdoyant, protégé par le Conservatoire du Littoral. Le foncier, qui jusqu’en 2006 affichait des prix allant de 1500 € à 2000 €/m2, se stabilise aujourd’hui aux environs des 3000 €/m2. Riches en biens côté transactions, Thonon possède un marché locatif dynamique qui offre une large palette de produits. A l’image d’Evian-les-Bains sa voisine, Thonon attire les Anglais, les Hollandais, les Russes et les habitants des Emirats Arabes qui investissent volontiers dans une résidence secondaire. « Il est dommage, touristiquement parlant, que la ville ne possède pas un hôtel quatre ou cinq étoiles à la hauteur de sa notoriété », regrette Hervé Dupraz de Neowi.

Adresses cotées, Evian-les-Bains et Thonon-les-Bains s’apprécient en toutes saisons. L’été offre de belles balades entre lac et montagnes, l’hiver invite aux joies de la glisse dans les stations alentour : les Gets, Chatel, Morzine et Avoriaz. Signe que les deux villes plaisent, elles affichent un accroissement de leur population de respectivement 7,2% et 7,9% depuis 2000.